Il se demandait bien ce qu'il foutait là, lui. Assis à coté d'elle. Il se posait des questions, je le savais. Il avait raison. J'étais assez inquiet pour lui. Il est content pour nous, mais je connais aussi son attachement pour elle. Le difficile sentiment d'incomplet, d'échec, et de profonde tristesse qui peut nous prendre dans ses moments là.

Il me l'avait présenté, elle, assise sur mes genoux. Elle s'affairait à bien recevoir ses amis, les nôtres en fait. S'assurant qu'ils passaient la meilleure soirée possible, elle déambulait devant nous. Et il suivait d'un regard un peu interrogateur. Pourquoi lui et pas moi ? Je la connais depuis plus longtemps que lui ! Pour l'avais t'elle appelé lui et pas moi ?

Toutes ces questions qu'il se posait. Sans bruit, son regard seul trahissais son embarras. Et le miens. Elle l'avait vu. C'est fou comme elle arrive à remarquer une foule de chose sur moi. Très peu de personne savent réellement ce que je pense. Je garde tout pour moi. Mais devant elle, je suis transparent, elle lit en moi et ça m'agace !

Elle le sait et s'amuse bien avec ! Certaines fois un petit geste, un clin d'oeil, une petite remarque... Des attentions que moi seul comprend.

A chaque fois que je me levais pour l'aider, elle me déposait un petit baiser du bout des lèvres en me disant que tout va bien, et que je devrai mieux aller m'amuser. Elle est très maternelle. On ne se connaît pas vraiment bien, on se cherche un peu. Elle n'aime pas quand je prends les choses en mains. Et je n'aime pas quand elle le fait. Toutes les excuses sont bonnes quand on sait jouer, on ne faisait que jouer ensemble. Pas toujours très sage d'ailleurs, j'ai bien cru qu'on allait devoir s'éclipser de la soirée un moment. Mais ce n'aurait pas été gentil. Alors on ne l'a pas fait.

Les boissons servies, ont s'est sagement assis dans le canapé. Ca parlait de couple, ils le sont tous plus ou moins en couple, j'avais l'impression de voir mes parents recevoir leurs amis. Vision d'horreur. Je me voyais déjà avec deux enfants, 15 ans plus tard. Obsédé par cette pensée, j'ai prétexté un manque de bouffe pour aller faire un tour, je devais me changer les idées.

C'est terrible ce besoin de bouger. J'ai un sérieux problème d'après elle. Elle n'aime pas quand je vais faire un tour. Elle m'a dit que l'idée que je ne revienne pas l'inquiète. C'est gentil toutes ces attentions.

Une fois que tous le monde soit repartit, on s'est retrouvé à deux. Bien vide d'un coup. Timidement vide. Elle voulait prendre une douche avant de se mettre à ranger. J'ai rien dit. J'ai tout rangé pendant qu'elle prenait sa douche. Elle me confia que beaucoup plus tard dans la nuit qu'elle aurait préférée que je la rejoigne dans la douche. On ne prend pas toujours les bonnes initiatives.

Elle était quand même bien contente de n'avoir qu'à se poser dans le canapé et allumer la télé, quand elle est sortie de la douche. Comme toujours elle avait froid. Elle a toujours froid. Elles ont toujours froid quand on les aiment. L'amour doit forcement réchauffer le coeur et refroidir le corps des femmes. Qui sait !

L'émission était stupide. Je ne la regardais pas beaucoup. Et je me suis endormi.
A cause de son impatience grandissante, elle bougeait beaucoup. A force, je me suis réveillé, elle m'avoua que c'était la mauvaise période et qu'elle avait mal au ventre. Je le savais que quelque chose la gênait qu'elle n'allais pas bien. Mais elle me voulait pas me le dire. Maintenant je savais pourquoi. Elle tremblait un peu. Vulnérable, elle avait besoin de se sentir aimé, elle voulait savoir ce que je ressentais pour elle.

Dans le fond, je ne sais pas. Avec le peu de force qu'il me restai, je lui ai juste murmurer qu'elle n'avait pas à s'inquiéter. Pas très convaincant. Plutôt que de m'enfoncer davantage dans une conversation qui allais l'ennuyer. J'ai été chercher quelques serviettes, un chaude et humide que je posait délicatement sur elle. Je sentais qu'elle appréciait le geste. Et doucement, je l'ai massé pendant qu'elle s'endormait. Bercée par la musique, je lui racontais des histoires. Souvent sans sens aucun. J'en ai raconté tellement que je ne m'en souvient même plus...

Une fois profondément endormie, j'ai été cherché la couette du lit et j'ai retirer les serviettes et le peignoir. Pas facile de lui retirer complètement sans la réveiller, mais avec une infini délicatesse, j'ai réussi. En la contemplant, j'ai remarqué à quel point je suis un veinard. Mais la réveiller était la dernière chose que je voulais. Alors j'ai étendue la couette et je me suis endormis à coté d'elle.

Quand je me suis réveillé, j'étais dans ses bras. C'était bizarre, pas désagréable. D'habitude c'est plutôt elle qui est dans les miens. Elle m'a regardé avec un sourire a faire fondre la planète entière, et m'a dit "Je t'aime".

Rien qu'en repensant à ce moment, je me remet à voler sur mon petit nuage. C'était la première fois qu'elle me le disait. Venant d'elle, je ne m'en suis toujours pas remit.

J'espère que vous allez passer un aussi bon week-end que le miens...