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C’est marrant les souvenirs.

On se souvient toujours des meilleurs moments. Et on en oublie le reste. Dans un sens, c’est bien. Comme ça on ne se tracasse pas beaucoup. C’était un de ces moments où les secondes qui s’égrènent ne comptent plus. Elle me confiait sa vie. Elle avait froid, même dans mes bras. Je lui faisais toujours un peu peur. D’abord par mes sarcasmes réguliers sur les banalités de la vie.

 

Et surtout parce qu’en se confiant à moi, elle s’offrait toute entière. Bien plus qu’un corps ou un sourire. C’est un être tout entier qui se dévoile à vous. Toujours avec une certaine pudeur.

 

Elle fait partie de ces femmes formidables qui ont toujours une anecdote à raconter. Elle en a tant fait. Elle se sentait maintenant vulnérable dans mes bras. Alors que c’était moi qui n’arrivais plus à tenir en place.

 

Dans le pièce régnais  juste le doux murmure de sa voix. Infinie politesse de femme, celle de ne pas raconter les choses comme les autres. Nous autres, toujours un peu gueulards plus encore que les autres. J’étais possédé par sa voix. Incapable de penser. Elle me fait vivre.

 

Je lui ai dit. Elle semblait un peu gênée. Troublé elle continua son récit. Le sien. Celui qui lui tenait tant à cœur parce que c’était celui de sa vie.

 

Au bout d’un moment, elle se tut. Elle me demanda de lui raconter la mienne, assez simplement et sans rentrer dans des détails triviaux et souvent inutiles. J’avais beau essayé, je n’y arrivais pas. C’est sa vie qui me passionne, la mienne me parait bien désuète comparé à la sienne.

 

Juste une suite inaltérable de petit fait, tous moins important les uns que les autres. Je ne voyais pas bien ce qui pouvais l’intéresser. Mais parce qu’elle insistait, je m’efforçais de répondre le plus gentiment possible. Elle me trouvait bien mystérieux. Je ne voulais pas l’être pour elle. D’un coup, je lui ai tout raconté, insistant sur ce qui me paraissait alors être important. Elle souriait beaucoup, me rassurant un peu. Souvent elle me remit dans le droit chemin. Elle trouvait que je posais toujours beaucoup de question la concernant. Et que, comme une bonne partie de ma vie c’était faite sans elle, elle ne voyait pas bien pourquoi pendant mon histoire je ne pouvais m’empêcher de parler d’elle.

 

C’est marrant comment les gens peuvent vous changer du tout au tout. J’étais heureux en célibataire moi ! Heureux, ce n’est pas peu dire, c’est un tout. J’arrive bien à ma m’amuser seul. Elle comprenait, toute tristoune d’un coup. Je la faisais languir un certain temps. Par plaisir mesquin. Il faudrait que j’arrête de faire ça. Pas à elle. Elle est trop formidable pour que je continue comme ça.

 

Quand je lui avoua mon plaisir à la faire marcher ainsi, elle me répondit juste par un sourire et je l’ai embrassé.

 

Elle est en moi.

 

Tout va si vite, je suis si peu de chose. Elle est pour mou tout le reste.

 

Ecrit par Aniki, le Mardi 16 Mars 2004, 19:33 dans la rubrique Premiers Pas.