Ca faisait longtemps. 8 mois. En famille, c'est pas qu'on ne s'aime pas ou qu'on s'engueule, on ne se parle pas; c'est tout. Mes parents et mes frangins, entre eux ils se voient souvent. Je me suis retrouvé chez moi, mi invité, mi habitué. On n'a pas dit grand chose, juste l'essentiel. Je vais bien, j'ai un boulot et un endroit ou vivre. Dans le fond, quand on n'a pas grand chose à se dire, on se raconte le strict minimum. Oui papa, mon boulot se passe bien. Oui maman, j'ai quelqu'un dans me vie.

Je suis reparti comme je suis venu; sans pleurs ni réjouissement. Juste un peu triste.

J'ai vu des gens. Pleins de gens. J'en ai passé des week-ends et des week-ends, à dévorer des kilomètres dans des ruelles où la lune est toujours considérée comme une intruse. J'ai souvent cherché à découvrir de nouvelles personnes, toujours par curiosité, c'est un tord. Les gens se vengent des services qu'on leurs rends.

Je dois quand même reconnaître que mes tribulations m'ont amenées à vivre de grands moments, à connaître des personnes formidables; et si c'était à refaire, je le referai sans peine.

Ceux là mis à part, tous les autres m'insuportent. Leurs médiocrité affiché avec un aplomb à faire tomber la tour eiffel, le monde ne saurait sans doute pas perdurer sans eux, c'est sûr. Je les revoie encore, déambulants, s'appuyant sur les circonstances. Nécessiteux d'une contenance pour avoir une raison de vivre et de pourrir la vie des autres. C'est la même personne dans des corps différents.

Certaines fois en gros con baveux, d'autre fois en apprentis pilote des ruelles et des sentiers; renversant tout sur leurs passage, souvent des enfants d'ailleur. D'autres fois en blonde aux apparences sexy et toujours en quête d'un quelconque apaisement soi-disant sentimental. Elles vous racontent des belles histoires, vantent un quelconque mode de vie auquel elle ne pourront jamais prétendre.

Réfléchir c'est déjà se miner un peu disait le poète. Ces gens là ne veulent pas savoir, ils ne veulent pas comprendre, ils veulent rien. Juste qu'on les trouve
normaux et désirable. Idéal de vie ne nécessitant pas beaucoup d'effort personnel, alors ça leurs conviens. Vous doutez de ce que je raconte ? Proposez leurs d'aller dans un bon petit resto que vous connaissez qui se situe dans une ville éloigné de quelques km de là où vous êtes, vous verrez bien leurs réaction. Et là, vous comprendrez.

Il m'est arrivé de raconter quelques épisodes de ma vie à ces gens là. Pour eux, je suis un fou. Si ça les rassure, c'est bien. Oui, j'ai voyagé, non je ne suis
pas un 'fils à papa'. Oui, j'ai lu beaucoup de livre, non je ne suis pas un 'intello'. Oui, je parle plusieurs langues, non je ne suis pas un 'premier de classe'. Oui, il me suffit de parler avec une personne 5 minutes pour savoir si elle est intéressante, oui je suis exigeant; et encore bien plus avec moi-même qu'avec les autres; non je ne me prend pas pour 'un prétentieux' pas pédant pour deux sous. Toujours humble. Oui je suis franc, et quand on m'ennui, on le sait très vite.

Je n'aime pas m'ennuyer, et vous; simple personnage qui croisent mon chemin dans le but de me rappeler votre inaptitude à en espérer plus que ce que vous avez, vous m'ennuyez. Alors je vous demande juste un petit truc, arrêtez de me gonfler. Ne me parlez pas, n'écoutez pas mes dires, ne me regardez pas, ne me payez pas un verre pour tenter de rentrer dans mes bonnes grâces. De vous, je n'ai rien à recevoir et je serai bien incapable de vous donner quoi que ce soit.

Je m'aigris, c'est sur. Au début, je n'appréciais pas cette idée, maintenant elle me parait inévitable. J'ai encore tant de choses à découvrir, tant de choses à apprendre. Tant d'émerveillement à venir. Tant de personnage, d'idées, de culture, d'art à contempler, à découvrir. Tant d'émotions à partager. Tant à faire et
si peu de temps devant moi.

Je n'ai plus de temps à perdre avec des gens pour lesquels la vie est un fardeau tous les jours plus difficile à supporter.

Ne m'appelez pas pour me dire que votre blonde vous à lâcher pour un autre alors que vous regardiez tranquillement un match de foot à la télé.

Ne m'appelez pas pour me dire que vous avez envie de vous mettre minable entouré de gens minable et dans un bar tout aussi minable.

Ne m'appelez pas pour aller au cinoche avec vous. Je n'irai pas. Appelez plutôt une fille que vous trouvez joli. Ca lui fera plaisir et qui sais ce qu'il peut ce passer...

Ne m'appelez pas.

Ne me parlez pas.

Ne respirez pas en ma présence.

Ne venez pas me dire bonjours pour faire croire à vos potes que vous connaissez beaucoup de monde.

Ne cherchez même pas à savoir pourquoi je réagis comme ça. Pour vous, je ne suis pas.

Par contre, si vous êtes une personne formidable, je serai le plus heureux des homme si vous daignerai passer un peu de temps avec moi; je ferai tout mon possible pour me montrer à la hauteur !