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J’ai découverts son âme en deux heures à peine…
C’est une jolie petite blonde, candeur sur son visage ; un peu pensive. Naïveté et innocence serait les premiers mots qui vous viendrez en tête si vous cherchiez à la décrire. Gentille comme tout, sans prétention autre que celle de plaire.

Et c’est bien regrettable, toute l’insécurité latente d’une vie à se regarder dans un miroir à la recherche du bouton disgracieux ou du kilo en trop. C’est vrai qu’elle est fort tentante. J’envie un peu cette capacité à jouir comme un continent. Pas farouche soi disant ; on m’en avait dit bien de mal, d’elle.

Probablement des jaloux, un peu frustrée de leur échec. Placer tous ses espoirs du coté du derrière est faire la part belle à de grandes déconvenues. Pour ceux là, elle était sûrement la partie picturale de ce vieil adage.

On avait commencé gentiment, on n’était pas très frais pourtant. Affalé sur les petits tabourets qui relevaient nos derrières à la hauteur des yeux des autres clients du bar. Un peu miteux, trop peu sombre pour être intime et bien trop éclairé pour le repos des yeux. Ce bar est l’incarnation du mauvais goût prononcé ouvertement à une bande de jeune enivré par l’envie insatiable de se montrer et d’aller se faire voir…

« Tu verra, elle est plutôt jolie » qu’il m’avait dit quelques minutes avant que j’aille saluer comme il se doit un patron de bar souvent trop complaisant.

J’en avais croisé, des gens. Tous un peu plus perdu dans l’abîme profond et creux où chacun s’efforçait de se remplir la conscience en promenant son regard sur des inconnus, eux aussi réfugié dans le premiers abris pas loin de chez eux ; la nuit tombé.

Dans ce gourbi, on est ni chez soi, ni chez les autres. On est juste au milieu de nulle part. A coté de notre table gisait trois comiques en mal de vivre ; l’intelligence suintant par tous les pores et ruisselant sur le parquet en petites goûtes de bière qu’ils n’arrivaient déjà plus à ingurgiter.

Moi, au milieu de tant d’amabilité, je me donnais un semblant d’existence en la regardant. Elle venait d’arriver, toute gentille. On a raison de placer nos espoirs dans la jeunesse, on peut toujours espérer qu’ils deviendront moins cons que nous autres. Nombreux sont ceux qui y avaient placé leur vie dans la sienne. Jamais consentante, mais dans le domaine des rêves, on n’a pas à consentir. On ne sait même pas.
Elle en conclu avec un fort joli sourire que j’avais probablement raison. Et qu’elle n’allait à l’avenir plus se torturer l’esprit, avec tous ceux qui imaginaient un peu trop…

J’ai appris bien plus tard qu’ils étaient nombreux, avec le recul du temps, je ne crois pas qu’il faille se plaindre. Elle s’inquiétait c’est tout.

Ses idées, une fois posées sur une phrase semblaient trouver refuge dans son col roulé. Elle peinait à penser autant. Pas qu’elle y soit incapable ; juste trop intéressée par son image. Elle m’expliquât que son image dépendait souvent des autres. Pas bimbo pour autant, mais toujours inquiète.

On étaient passé du bar au resto, même gens, même ambiance, même patron, en plus sympathique peut être. Trop pour être sincère ; limite honnête.

La nuit s’avançant, elle parlant, je la prit dans mes bras. Elle avait confiance, peut être trop ; elle m’a dit qu’elle aimait parler autant. Oreille complaisante, sans jugement aucun, juste des suggestions. J’étais le vide ordure de ses pensées. Elle voulait être rassurée. Elle se surprit elle-même à répondre à ses questions. Elle m’interrogeait, comme si j’étais celui qui pourrait l’aider. A chaque fois, je reformulais ses questions pour qu’elle y réponde. Et toujours la réponse était sans équivoque.

Dans le fond, je crois qu’elle sait ; mais qu’elle n’ose pas. A cause de son image. « Foutue image ! J’aimerai, moi, tous les envoyer au diable ; mais quand je l’fais, je le regrette tout de suite après » Elle ne voulait pas se tourmenter davantage.

Sous le regard accusateur de son voisin. Qui me l’avait présentée et qui, sans oser me l’avouer avait des vues sur elle. Je m’efforçais de recentrer le débat pour coller aux dires des autres. Une fois lâchée, elle se passionna pour le dessin sur nappe. Pensive, je crois surtout qu’elle était fatiguée.

Lassé par la suite de la conversation, je suis reparti chez moi…

Retrouvé la mienne, la seule pour qui je soigne mon image. Léger, me remémorant sa peine à la jolie blonde.

Je l’ai rappelé le lendemain, pour lui proposer de se refaire une soirée un de ces quatre.
Elle était enchantée.

Je n’ai jamais encore eu le temps de la rappeler ; juste quelques messages par politesse. Jamais répondu.

Il s’en est passé depuis. Un mois. Pas de temps.

On a passé six heures au resto, j’ai découvert son âme en deux heures à, peine. Il faudrait que j’arrive à me motiver à la rappeler.

Il existe des gens attirant pour qui ma curiosité survit que deux heures seulement. C’est dommage.

Et encore maintenant, quand j’y repense, ça me rend triste.
Ecrit par Aniki, le Lundi 29 Mars 2004, 16:30 dans la rubrique Premiers Pas.