Non, je ne suis pas énervé. Si un peu; mais CHUT ! Faut pas le dire... C'est le printemps, la sève lui remonte dans le poireau et il se croit tout permit ? Faut qu'il aille jouer à 5 contre 1... Je sais pas...

N'empêche que ce genre de truc m'énerve toujours un peu. J'avais espéré un peu mieux de sa part quand même. Mais si il veut se la jouer comme ça, il peut toujours essayer...

Bon, je résume dans le calme. Un pote à moi que je connais depuis un bon bout de temps a avoué hier soir à ma moitié qu'il était fou amoureux d'elle depuis qu'il l'avait vu; et qu'il serait très certainement en tout point meilleur que moi avec elle. Et que, par conséquent, il serait avisé de me quitter pour lui. Le tout alors qu'elle était assise sur mes genoux; dans mes bras.

Mouais; gonflé le gars quand même. Il m'aurait vraiment bien fait rire si il avait dit ça en rigolant. Mais il était sérieux comme tout. J'avais déjà remarqué que ma copine ne le laissait pas indifférents. Mais quand même, y'a des limites.

Sur le coup, je lui ai proposé d'aller pratiquer un coït furtif et non désiré avec une personne du même sexe que lui; mais après un petit regard mi-inquiet mi-réprobateur de ma tendre et douce; je me suis contenté de la laisser se dépatouiller toute seule.

Elle est vraiment trop gentille. Tout en étant dans mes bras; occupée à me surveiller et s'assurer que je n'allais pas réduire quelques années d'amitié en bouillis rougeoyante, elle pris la patience, que j'avais perdu depuis un certain temps déjà, que cette requête était dès plus déplacé et qu'en aucune façon elle ne me troquerai pour un quelconque connard qui passe. Oups, désolé, j'essai de tenir ma langue le plus possible...

Après 10 longues minutes d'imprécations; le belliqueux connard décida de rentrer chez lui afin d'aller mettre ma sage proposition en pratique. J'ai quand même était rejoindre ce petit inconscient afin de lui expliquer dans un langage sûrement moins sympathique que celui de ma mie qu'il serait bon qu'il s'improvise un voyage ayant une destination aussi lointaine que détestable.

J'ai reçu ses excuses ce matin par sms. Soi disant qu'il était bourré et qu'il l'avait trouvé fort jolie et qu'il pensait qu'on été un couple libéré et que ça ne me fâcherai pas...

Honnêtement, sur le coup ça m'a bien énervé cette histoire, et puis après ça m'a travaillé un moment. Mais la bonne humeur étant revenue dans cette soirée, je me forçais de ne plus y penser.

On est rentré plus tôt que prévu, j'avais vu dans ses yeux qu'elle voulait rentrer; elle était triste. Une fois chez nous, elle éclata en sanglots. Des vraies larmes, longues, troublantes...

Autant je ne peux pas reprocher à une personne d'être franc et sincère avec une autre. Mais il l'a blessée. Et ça, je ne lui pardonnerai pas.

Je me suis sentie bien con. J'aurai voulu la faire rêver, rire... Elle pleurait devant moi et je ne trouvai rien à dire, rien à faire. Alors je l'ai porté dans la chambre. Je l'ai installé délicatement sur le lit; j'ai monté un peu le chauffage pour qu'elle n’ait pas froid et je lui ai préparé un thé.

Pour la première fois devant elle, je restai aphone. Ses larmes transperçaient mon coeur comme des couteaux.

En lui apportant le café, je me suis glissé à coté d'elle en la serrant contre moi.

Ce matin, quand je me suis réveillé, en grande partie à cause de ce réveil imbécile qui sonne toujours trop tôt, elle dormait, la tête sur mon coeur. Les yeux un peu rouges.

En partant, elle me glissa un 'Je t'aime' auquel je répondis machinalement 'Moi aussi'.

Une fois arrivé près de ma voiture, mon téléphone sonne; c'était elle. Je suis rentré et en ouvrant la porte, j'ai vu qu’une larme coulait sur son visage.

-'Qu'est ce qu'il t'arrive ?
-J'ai eu peur hier... Peur pour nous...
-Hier, lui ? Commediante Tragediante !'

Elle rit. Un vrai rire sincère qui vous illumine une année entière.

Je suis arrivé au boulot avec 2 heures de retard...